Stiftskirche Sainte-Waudru
HISTORISCHE STÄTTE UND DENKMAL
Architecte et sculpteur adulé de la Renaissance, Jacques Du Broeucq est un artiste complet encore comparé aujourd'hui à Michel-Ange. A Mons, ce « maître artisan de l'empereur » Charles Quint a laissé de véritables trésors.
On lui doit quelques beaux édifices dans la région de Mons et dans le Hainaut : les châteaux de Boussu, de Binche ou encore de Mariemont mais l'histoire et les différentes guerres ont emporté la quasi-totalité de ses oeuvres architecturales. On se souvient plutôt aujourd'hui de Jacques Du Broeucq le sculpteur. Et pour cause. Il suffit de se rendre dans la collégiale Sainte-Waudru à Mons pour comprendre. Dans la nef, dans le transept ou encore dans la salle du trésor, des sculptures et bas-reliefs de l'artiste ont été disséminés un peu partout. Avec Du Broeucq, le spectateur assiste à des jeux de regard intenses entre Jésus et Judas, s'étonne devant l'élégance maniérée de Marie, retient sa respiration devant le Christ jaillissant. Les drapés des tenues sont d'une extrême finesse tout comme l'attitude et l'émotion qui émane de chaque scène. Chacun des personnages devient vivant. Jacques Du Broeucq est un génie.
Un temps oublié, il était à la Renaissance dans les petits papiers des cours européennes. Marie de Hongrie, Charles Quint... Tous voulaient s'entourer de ses services. On ne sait s'il est né à Mons ou Saint-Omer mais ce dont on est sûr, c'est qu'il pose ses valises dans la cité en 1530. Il a, à l'époque, déjà fait le tour de l'Italie pour s'inspirer des plus grands et possède une réputation solide. En 1535, les chanoinesses de Sainte-Waudru lui commandent un jubé pour la Collégiale. L'artiste accepte et réalise l'un de ses plus beaux chefs-d'oeuvre. Cet arc de triomphe qui devait séparer le sanctuaire des chanoinesses du reste de l'église fut réalisé en marbre et en albâtre, deux matériaux ignorés dans cette région au Moyen Age. En avance sur son temps, il subjugue par le mouvement qu'il arrive à donner à ses sculptures et à ses personnages. Dans toute son oeuvre, on voit la vie.
Démonté à la Révolution, le jubé de Mons était considéré comme l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de l'époque au même titre que le choeur de la cathédrale de Beauvais. Aujourd'hui, les sculptures et reliefs du monument, disséminés dans la collégiale, attirent des milliers de curieux chaque année. Des visiteurs du monde entier viennent admirer les réalisations du sculpteur. Hormis les pièces du jubé, d'autres oeuvres sont exposées dans l'édifice. On retrouve par exemple dans le bras nord du transept la Résurrection, seule oeuvre montoise de Du Broeucq à être signée. Réalisé en 1547, il est le plus grand bas-relief conservé dans les anciens Pays-Bas. Une pure merveille.